20110112

(wishlist 7) claude rutault

 



dm 189 : sous le numéro 189 nous vendons définition/méthode : mise aux enchères d'un lot de 40 toiles peintes en blanc de 120 x 120 cm, présentées en pile contre un mur, de face. le processus même de la vente aux enchères va déterminer la forme de l'oeuvre. le commissaire-priseur annonce les règles habituelles de la vente, le prix de départ et le montant de chaque enchère. il annonce ensuite le processus de la vente : au début de la vente la pile est constituée de 40 toiles. à chaque enchère on retire une toile de la pile. quand la pile n'est plus constituée que de 3 toiles le nombre de toiles ne diminue plus, c'est la pile minimum. Au-delà les enchères peuvent continuer mais la pile reste fixe. le preneur en charge, qui a placé la plus haute enchère, conserve la pile finale d'au moins trois toiles. les toiles retirées de la pile reviennent au lieu de stockage de l'artiste. la revente de l'oeuvre peut se faire selon les mêmes modalités que son acquisition.



 



dm 290 : la pile maudite définition/méthode : 6 piles de toiles appuyées contre un mur l'occupent entièrement. l'espacement entre les piles varie en fonction de la longueur du mur. toutes les piles sont différentes, nombre de toiles, formes, dimensions, composition. seul l'ordre des toiles à l'intérieur de chaque pile peut être modifié. les toiles sont préparées en blanc, sauf une, peinte d'une autre couleur. aucune toile n'est accrochée au mur. déroulement. à la première acquisition, le preneur en charge possède 6 piles. il installe l'oeuvre dans le lieu de son choix. il peut modifier la couleur de la toile de l'une ou l'autre pile lorsqu'il le désire, mais il ne peut y avoir qu'une toile de couleur par pile, couleur différente pour chacune. à chaque revente on retire une pile de l'oeuvre. le nouveau preneur en charge choisit la pile à retirer. cette pile est léguée à un musée choisi au moment de la première acquisition d'un commun accord entre le preneur en charge et l'artiste. au cas où un musée ne serait pas trouvé immédiatement, la pile est en attente, conservée telle quelle par l'artiste. revenons à l'hypothèse de 6 piles. le premier preneur en charge possède les 6, le second n'en dispose plus que de 5, le troisième que de 4, le quatrième que de 3, le cinquième que de 2. à la sixième revente, le vendeur n'a plus qu'une pile, le musée en a 5. le nouveau en même temps que le dernier preneur en charge ne peut revendre son oeuvre puisqu'il n'a plus de pile à retirer. le processus retrouve, après ce long détour, un caractère constant de l'oeuvre d'art, à savoir que sa valeur n'est pas tant liée à sa rareté qu'à son caractère exceptionnel. le dernier acquéreur devient le maître du jeu. il possède la pile marginale, sans laquelle l'oeuvre demeure incomplète. pour que la dernière pile rejoigne les 5 autres au musée, il suffit de trouver un preneur en charge qui accepte d'acquérir la dernière pile et de la déposer au musée, se privant ainsi de la jouissance exclusive de son acquisition. grâce à lui la dernière pile n'est plus maudite. par là même c et acquéreur fantôme devient le donateur qui rend son intégrité à l'oeuvre. au musée, le cartel sur lequel figure la liste des donateurs successifs devient le nouveau titre de cette peinture.







claude rutault exposition-suicide @ galerie emmanuel perrotin, paris, france, http://www.galerieperrotin.com/

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